MALOMAG +

Marie- Sarah, para-cavalière…
Et porteuse de flamme forcément fière !

C’est au stade de Marville que Marie-Sarah Barré-Ruellan passe sa journée ce lundi 8 avril pour témoigner de son parcours de vie et de para-sportive lors de la semaine dédiée au sport santé bien-être et au handicap mental. Désignée par la ville de Saint Malo comme porteuse de la flamme paralympique le 25 août prochain, elle raconte : “ je ne m’y attendais pas, c’est un grand honneur d’être titulaire, c’est une manière d’encourager tous les para-sportifs”. Aux côtés de son préparateur mental, Géraud Paillot, autre grand athlète handisport atteint d’une sclérose en plaques et choisi par le COJO* comme porteur de la flamme olympique, elle raconte sans ambages son double handicap…

“A la suite d’un AVC à la naissance, je souffre d’un handicap physique qui me prive de motricité fine dans la jambe droite et d’un handicap intellectuel qui m’empêche d’avoir des repères spatio-temporel et une mémoire immédiate”.

Marie-Sarah Barré-Ruellan

En 2006, sur les conseils d’un médecin, elle découvre l’équitation et ressent instantanément le lien fort avec son cheval et l’adaptation de sa monture à ses difficultés. Depuis, elle enchaîne entraînements et compétitions en para-dressage avec brio, gardant en point de mire les JO de Los Angeles en 2028, à condition que la fédération française d’équitation et la fédération française de sports adaptés sachent lui ouvrir leurs portes. Elle aime aussi parler de sa passion pour la lecture, l’écriture de romans fantastiques et vante au diapason de son coach les bienfaits de toute activité physique.

*COJO : Comité d’Organisation des Jeux Olympiques


Junior Bisila Bania, le danseur porteur de flamme

Saint-Malo comme port d’attache et ville de renaissance

« J’ai beaucoup d’affection pour la ville de Saint Malo que je définirais comme étant « ma ville de renaissance ». C’est dans son cadre paisible que je me suis construit en m’entourant de précieux amis que j’ai toujours à mes côtés depuis plus de 30 ans. De ma primaire à l’école de Bellevue à la terminale au lycée Jacques Cartier en passant par le collège Robert Surcouf et le lycée Maupertuis, j’ai su me lier d’amitié avec des camarades de divers horizons. C’est ce qui je pense a rapidement nourri en moi une certaine ouverture d’esprit. Jusqu’à mes 14 ans, j’étais inscrit aux centres de loisirs : les étés, j’allais au Grand Domaine à la Briantais puis en période scolaire c’est au LQJ (Loisirs Quotidiens des Jeunes) devenu ensuite le SAJ (Sport Animation Jeunesse) que je passais mes week-ends et mercredis. Pas vraiment le temps de s’ennuyer avec toutes les activités qui m’étaient offertes à très moindre coût grâce à ces organismes. Ces années sont restées gravées dans ma mémoire. Je me souviens encore des séances de plongée à la cale Solidor, les “aprèm” chars à voile à Cherrueix, le skibus, le parapente ou encore les mini-camps à la ferme d’Alex à Miniac-Morvan. Nous faisions 20 km à vélo et on avait l’impression de faire un voyage au bout du monde… Plus tard sur mon vélo, il m’est arrivé de voyager d’un quartier à un autre. J’avais des amis à La Découverte, aux Rousses, à Bellevue, à la Briantais, à Paramé, j’en ai fait des kilomètres à vélo…

Dès que j’ai un peu de temps libre, j’essaie de revenir pour que ma famille, mes enfants en particulier puissent découvrir et apprécier la ville où j’ai grandi. Ces derniers temps, je n’en ai pas beaucoup eu l’occasion vu le nombre de projets que je mets en place. Je compte bien revenir plus souvent mais aussi développer des actions sociales et culturelles auprès de la jeunesse malouine. Ce qui serait pour moi une manière de rendre à Saint-Malo ce que Saint-Malo m’a apporté dans ma jeunesse : du bonheur et de l’espoir !

Mon handicap est dû à une contraction de la poliomyélite. C’est très jeune, vers l’âge de 2-3 ans que j’ai commencé à perdre l’usage partiel de ma jambe droite. Pour ma part, la plus grosse difficulté liée à ce handicap a très vite été le regard des gens. Après les rudes premières années de mon enfance, la peur du rejet et l’incertitude me hantaient jour et nuit. Certains regards étaient trop insistants, d’autres moqueurs mais ceux qui me gênaient le plus étaient ceux chargés de pitié. L’humour et la positivité sont vite devenus mes alliés ! Après, je dois avouer qu’il m’est souvent arrivé de sombrer dans de grosses crises d’angoisse, de tristesse et de colère, du fait de ne pas pouvoir tout faire comme les autres. Mais cette frustration fut rapidement le moteur d’une implication acharnée et pleine de passion dans tout ce qu’il m’était possible de faire dans ma situation.

Ma passion pour la danse a commencé très tôt. Entre Kinshasa et mon arrivée à Saint-Malo, j’ai vécu 2 ans sur Paris avec une partie de ma famille biologique : j’avais entre 5 et 7 ans. J ‘ai des souvenirs de cette époque où mon cousin et moi, passions des heures devant la télé à essayer d’imiter les steps  de Michael Jackson.

À côté de ça, j’ai toujours aimé les arts martiaux, la gymnastique et tout ce qui était acrobatique et performatif. Quand j’ai découvert le break, ça été le coup de foudre et depuis on ne s’est plus lâché. J’avais environ 14 ans. C’était à la salle du Goéland à côté du Centre Allende. Il y avait 2 jeunes de Dinan, Jeff et Rudy, qui dans le cadre de leur emploi-jeune venaient dispenser des cours de breakdance aux jeunes du quartier. Je me suis incrusté dans le cours puis j’ai appris les rudiments de cette danse mais je venais surtout me familiariser avec la culture Hip Hop en général. Avec toutes les valeurs qu’elle véhicule : Peace, Unity, Love and Having fun sans oublier le dépassement de soi.

J’aimais tellement ça que je dansais partout dans les cages d’escalier du quartier de La Découverte, sous le préau de la petite école du même quartier, dans les galeries marchandes, dans les couloirs du Centre Allende, dans les salles de classe vides au foyer du lycée Jacques Cartier… dès qu’on trouvait assez d’espace, une surface assez glissante c’était comme un « appel du sol »… quand on se faisait virer ou qu’on n’avait pas d’autres solutions, on allait récupérer des grands cartons qu’on scotchait les uns aux autres pour se faire de grandes surfaces qui nous permettaient de « slyder », faire des « coupoles », des « baguettes »… mais aussi d’amortir les chutes .

L’été, nous faisions des spectacles de rues dans l’intra-muros.

C’était une manière très efficace de se former au métier. J’ai beaucoup de respect pour les artistes de rue car il en faut du cran et du talent pour faire vibrer des âmes passantes le temps d’une performance !

Après l’obtention du bac, je suis parti vivre sur Rennes. J’ai commencé à rencontrer des danseurs qui avaient les mêmes ambitions que moi : atteindre les sommets et pourquoi pas devenir pros, vivre de notre passion encore plus qu’aujourd’hui nous semblait utopique mais nous étions piqués ! On s’entraînait à la maison de quartier de Villejean, dans la gare de Rennes, aux 3 soleils… Tout était bon à prendre : on avait les crocs !

En 2000, avec mon acolyte Bruce Chiefare, nous avons remporté la coupe de France : deux bretons qui montaient à la capitale pour affronter les meilleurs danseurs de l’hexagone et repartir avec le titre de champion de France ! Les dés étaient jetés !

A la fin de cette même année avec le Wanted Posse (@wantedposse), ma première famille artistique, nous avons gagné les championnats du monde. Je venais d’entamer une fac d’anglais cette année-là. Ma carrière a vraiment débuté à ce moment. Après notre victoire au Battle of the year nous étions devenus les premiers Français à « ramener la coupe à la maison »…la plupart du temps c’était les Américains ou les Japonais et une fois les Allemands.

Cette victoire nous a motivés à chorégraphier un spectacle d’1 heure avec lequel nous avons tourné dans le monde entier. Le nom de mon équipe et le mien commençaient à raisonner à l’international. En parallèle, nous gagnions pas mal de battles .

Toujours avec Bruce, nous avions remporté le « World BBoy Championship », un battle international équivalent à une coupe du monde. C’était à Londres dans le prestigieux Wembley Arena, les plus grosses équipes et têtes étaient présentes : au final c’est le Rennais et le Malouin (bibi) qui ont remporté la catégorie 2vs2.

Nous avions le vent en poupe !

En 2004, la marque Red Bull m’invite à participer à la première édition du Red Bull BC One, l’équivalent du championnat du monde en solo. C’était une révolution dans le milieu du breaking (breakdance) : l’implication d’une si grande marque dans notre scène a fait évoluer les choses. Les moyens techniques et l’organisation étaient dignes des plus grandes compétitions sportives. Nous étions mis en avant avec des présentations vidéo à côté du drapeau de nos pays respectifs. Il y avait des rails de caméras qui circulaient tout autour de scène pour ne manquer aucun mouvement des deux gladiateurs s’affrontant au milieu de cette arène composée d’un public assoiffé de sensations fortes !

Je n’ai pu hisser le drapeau français qu’à la troisième place du podium mais j’avais, sans même le savoir sur le moment, été celui qui avait le plus marqué les gens dans cette compétition. Un trailer regroupant certains de mes passages lors de cette compétition est sorti puis est devenu, avec plus de 30 millions de vues (en 2005), la première vidéo virale sur la toile en breakdance.

Après, il y a l’étape “Incroyable Talent” en 2007. Lorsque je remporte ce télé crochet, c’est une reconnaissance auprès du grand public que je gagne. Pas mal de personnes qui pouvaient dénigrer notre travail, notre passion, notre art commençaient enfin à me montrer un peu plus de respect. C’ est fou le pouvoir de la télé et des médias en général … Pour certains, si tu n’es  pas médiatisé tu n’existes pas !

Aujourd’hui, j’arrive à m’épanouir dans mon travail en voyageant assez régulièrement (plus de 80 pays visités) et en variant mes activités : j’ai ma compagnie (Junior Bosila Banya) avec laquelle je chorégraphie et produis des spectacles : « Buanattitude » 2009, « Extensions » 2012 co-chorégraphie avec Amala Dianor  (@cieamaladianor), « Addiction » 2018 avec Kalliopi Tarasidou (@kalli_Tarasidou).

Je suis souvent amené à voyager pour dispenser des stages de danse, juger des battles, faire des performances ou même donner des conférences.

Depuis maintenant 4 ans, je me forme en tant que comédien :  je joue dans la pièce de théâtre La Tendresse mise en scène par Julie Berès. D’ailleurs nous venons la saison prochaine à Dinan puis je l’espère fortement à Saint-Malo (@latendresse_officiel).

Depuis 2017, je suis athlète Red Bull, ce qui est selon moi une reconnaissance considérable pour un sportif de haut niveau car c’est devenu un label de qualité supérieur en termes d’athlètes. Une de leurs devises est de sponsoriser les sportifs les plus performants et iconiques de chaque discipline donc c’est avec honneur et gratitude que je porte ma casquette !

En 2022, j’ai également intégré Les @Illabilities : un groupe composé de danseurs venus des 4 coins du monde. Nous ne nous considérons pas handicapés mais capables autrement. Avec cette équipe nous faisons des compétitions en démontrant que même avec un handicap nous pouvons battre des personnes dites valides. Nous donnons des stages et conférences. Nous tournons aussi avec une pièce intitulée  No excuses No limits qui est tout simplement notre mantra.

Pour finir, j’ai monté depuis 2016 Projet Kongo : une association qui a pour but d’apporter un soutien financier et matériel aux structures et organisations congolaises qui œuvrent auprès des populations les plus vulnérables : les victimes de guerre, les foyers les plus défavorisés, les enfants de la rue… (@projetKongo #unissonsnous).

En conclusion, c’est un honneur, une fierté immense d’avoir été sélectionné comme porteur de la flamme paralympique dans ma ville de cœur : je vais inviter le maximum de personnes à venir me voir frimer comme jamais !


CÉCILE BRUNACCI, PORTEUSE DE LA FLAMME PARALYMPIQUE

“J’en ai rêvé, c’est trop beau”

cecile_brunacci ©Geoffroy Walhen

Cécile Brunacci sera l’une des porteuses de la flamme paralympique désignée par la ville de Saint Malo le 25 août prochain. A 33 ans, elle ne réalise toujours pas l’honneur qui lui est fait : “je ne me rends pas compte. C’est énorme, j’en ai rêvé, c’est trop beau. Oui, j’ai la chance de porter la flamme mais c’est grâce à un ensemble de choses, l’asso, l’ESAT*…”

“Et dans l’ensemble de choses, il y a Cécile. C’est la récompense de son travail” insiste Maëlenn Renard, éducatrice spécialisée à l’ESAT Les Ateliers Du Domaine à Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine et bénévole à l’association Sport Adapté Côte d’Emeraude. Les deux femmes se connaissent donc bien tant sur le plan professionnel que sportif, et cela, depuis “le 3 septembre 2018” date à laquelle Cécile a intégré l’ESAT de Châteauneuf. Peu après, elle rejoint l’asso de sport adapté où elle renoue avec le basket qu’elle a pratiqué à haut niveau au centre de formation du Mans puis à Nantes Rezé jusqu’à ses 15 ans. C’est l’âge auquel sa vie bascule, où elle est diagnostiquée “bipolaire borderline” avec des séjours au centre hospitalier Guillaume Régnier. Mais ce handicap psychique n’en fait pas moins d’elle une battante sur les terrains de basket où elle ne tarde pas à briller de nouveau. Repérée au championnat de France de Basket en sport adapté à Brives en juin 2019, elle intègre le pool France début 2020. Elle part en Australie participer aux Jeux Océaniques en novembre 2022 puis à Vichy aux Global Games en juin 2023, “ l’équivalent des jeux paralympiques. D’ailleurs, le basket en sport adapté devrait intégrer les jeux de Brisbane en 2032 “ espère Cécile.

Son prochain objectif est d’être sélectionnée aux championnats du monde en 2025. En attendant, entre 5 entraînements multisports hebdomadaires, les compétitions nationales à venir en mai et juin et son travail à temps plein au service espaces verts de l’ESAT, elle regarde les vidéos sur le site Paris 2024 pour s’imprégner de l’ambiance et être au top le 25 août sous le regard de sa famille. “J’aurai 200 mètres à faire en 5 minutes, pour sourire et profiter du moment ! “

*ESAT : Etablissement et service d’aide par le travail


Bernard Hinault : le sport et la vie comme un jeu !

Que dire du mythique quintuple vainqueur du Tour de France qui ne l’ai pas déjà été ? Sait-on qu’il a été surnommé « le Blaireau » pour sa rage de vaincre et sa propension à « attaquer ». Ss souvient-on qu’il a dominé le sport cycliste international entre 1978 et 1986, remportant le tour d’Italie et d’Espagne, le championnat du monde le 31 août 1980, 216 victoires au total toujours en associant son équipe à son grand bonheur.

Photo Bernard Hinault ©Saint-Malo Sports Loisirs

Sûrement moins nombreux sont ceux qui savent qu’au repos, son rythme cardiaque était à 34 battements par minute, au plus bas. Ne lui demandez pas de sortir un souvenir plutôt qu’un autre de son immense carrière ! Trop de victoires, trop de bonheur à son compteur ! Et aucune nostalgie sur cette tranche de vie exceptionnelle de 12 ans !

Bernard a toujours considéré son sport comme un jeu, non comme un métier. Et il a mené sa reconversion comme une nouvelle compétition. Tout en gérant sa ferme de Calorguen dans les Côtes-d’Armor qu’il gardera jusqu’en 2006, il fut pendant 5 ans « directeur commercial » chez Look, la marque iconique de fixation de ski diversifiée dans le vélo haut de gamme sous l’impulsion de son repreneur, un autre Bernard (Tapie). « C’était un personnage fantastique. Après une opération à un genou après laquelle j’avais 50 % de chances de pouvoir redevenir compétitif, il m’a donné ma chance en me lançant le défi d’adapter le concept de fixation de ski au cyclisme. Après avoir réussi à relever le défi, il m’a alors proposé un contrat de coureur », se souvient-il avec émotion. L’année suivante Bernard Hinault s’imposera à nouveau sur le Tour de France sous les couleurs de « la Vie Claire », l’équipe de l’autre Bernard. Après avoir rejoint ASO, l’organisateur du tour de France pour lequel il travaillait 140 jours par an, Bernard s’est retiré en 2016 du monde de la course cycliste à l’âge de 62 ans.

 

Marie- Sarah, para-cavalière…
Et porteuse de flamme forcément fière !

C’est au stade de Marville que Marie-Sarah Barré-Ruellan passe sa journée ce lundi 8 avril pour témoigner de son parcours de vie et de para-sportive lors de la semaine dédiée au sport santé bien-être et au handicap mental. Désignée par la ville de Saint Malo comme porteuse de la flamme paralympique le 25 août prochain, elle raconte : “ je ne m’y attendais pas, c’est un grand honneur d’être titulaire, c’est une manière d’encourager tous les para-sportifs”. Aux côtés de son préparateur mental, Géraud Paillot, autre grand athlète handisport atteint d’une sclérose en plaques et choisi par le COJO* comme porteur de la flamme olympique, elle raconte sans ambages son double handicap…

“A la suite d’un AVC à la naissance, je souffre d’un handicap physique qui me prive de motricité fine dans la jambe droite et d’un handicap intellectuel qui m’empêche d’avoir des repères spatio-temporel et une mémoire immédiate”.

Marie-Sarah Barré-Ruellan

En 2006, sur les conseils d’un médecin, elle découvre l’équitation et ressent instantanément le lien fort avec son cheval et l’adaptation de sa monture à ses difficultés. Depuis, elle enchaîne entraînements et compétitions en para-dressage avec brio, gardant en point de mire les JO de Los Angeles en 2028, à condition que la fédération française d’équitation et la fédération française de sports adaptés sachent lui ouvrir leurs portes. Elle aime aussi parler de sa passion pour la lecture, l’écriture de romans fantastiques et vante au diapason de son coach les bienfaits de toute activité physique.

*COJO : Comité d’Organisation des Jeux Olympiques


Junior Bisila Bania, le danseur porteur de flamme

Saint-Malo comme port d’attache et ville de renaissance

« J’ai beaucoup d’affection pour la ville de Saint Malo que je définirais comme étant « ma ville de renaissance ». C’est dans son cadre paisible que je me suis construit en m’entourant de précieux amis que j’ai toujours à mes côtés depuis plus de 30 ans. De ma primaire à l’école de Bellevue à la terminale au lycée Jacques Cartier en passant par le collège Robert Surcouf et le lycée Maupertuis, j’ai su me lier d’amitié avec des camarades de divers horizons. C’est ce qui je pense a rapidement nourri en moi une certaine ouverture d’esprit. Jusqu’à mes 14 ans, j’étais inscrit aux centres de loisirs : les étés, j’allais au Grand Domaine à la Briantais puis en période scolaire c’est au LQJ (Loisirs Quotidiens des Jeunes) devenu ensuite le SAJ (Sport Animation Jeunesse) que je passais mes week-ends et mercredis. Pas vraiment le temps de s’ennuyer avec toutes les activités qui m’étaient offertes à très moindre coût grâce à ces organismes. Ces années sont restées gravées dans ma mémoire. Je me souviens encore des séances de plongée à la cale Solidor, les “aprèm” chars à voile à Cherrueix, le skibus, le parapente ou encore les mini-camps à la ferme d’Alex à Miniac-Morvan. Nous faisions 20 km à vélo et on avait l’impression de faire un voyage au bout du monde… Plus tard sur mon vélo, il m’est arrivé de voyager d’un quartier à un autre. J’avais des amis à La Découverte, aux Rousses, à Bellevue, à la Briantais, à Paramé, j’en ai fait des kilomètres à vélo…

Dès que j’ai un peu de temps libre, j’essaie de revenir pour que ma famille, mes enfants en particulier puissent découvrir et apprécier la ville où j’ai grandi. Ces derniers temps, je n’en ai pas beaucoup eu l’occasion vu le nombre de projets que je mets en place. Je compte bien revenir plus souvent mais aussi développer des actions sociales et culturelles auprès de la jeunesse malouine. Ce qui serait pour moi une manière de rendre à Saint-Malo ce que Saint-Malo m’a apporté dans ma jeunesse : du bonheur et de l’espoir !

Mon handicap est dû à une contraction de la poliomyélite. C’est très jeune, vers l’âge de 2-3 ans que j’ai commencé à perdre l’usage partiel de ma jambe droite. Pour ma part, la plus grosse difficulté liée à ce handicap a très vite été le regard des gens. Après les rudes premières années de mon enfance, la peur du rejet et l’incertitude me hantaient jour et nuit. Certains regards étaient trop insistants, d’autres moqueurs mais ceux qui me gênaient le plus étaient ceux chargés de pitié. L’humour et la positivité sont vite devenus mes alliés ! Après, je dois avouer qu’il m’est souvent arrivé de sombrer dans de grosses crises d’angoisse, de tristesse et de colère, du fait de ne pas pouvoir tout faire comme les autres. Mais cette frustration fut rapidement le moteur d’une implication acharnée et pleine de passion dans tout ce qu’il m’était possible de faire dans ma situation.

Ma passion pour la danse a commencé très tôt. Entre Kinshasa et mon arrivée à Saint-Malo, j’ai vécu 2 ans sur Paris avec une partie de ma famille biologique : j’avais entre 5 et 7 ans. J ‘ai des souvenirs de cette époque où mon cousin et moi, passions des heures devant la télé à essayer d’imiter les steps  de Michael Jackson.

À côté de ça, j’ai toujours aimé les arts martiaux, la gymnastique et tout ce qui était acrobatique et performatif. Quand j’ai découvert le break, ça été le coup de foudre et depuis on ne s’est plus lâché. J’avais environ 14 ans. C’était à la salle du Goéland à côté du Centre Allende. Il y avait 2 jeunes de Dinan, Jeff et Rudy, qui dans le cadre de leur emploi-jeune venaient dispenser des cours de breakdance aux jeunes du quartier. Je me suis incrusté dans le cours puis j’ai appris les rudiments de cette danse mais je venais surtout me familiariser avec la culture Hip Hop en général. Avec toutes les valeurs qu’elle véhicule : Peace, Unity, Love and Having fun sans oublier le dépassement de soi.

J’aimais tellement ça que je dansais partout dans les cages d’escalier du quartier de La Découverte, sous le préau de la petite école du même quartier, dans les galeries marchandes, dans les couloirs du Centre Allende, dans les salles de classe vides au foyer du lycée Jacques Cartier… dès qu’on trouvait assez d’espace, une surface assez glissante c’était comme un « appel du sol »… quand on se faisait virer ou qu’on n’avait pas d’autres solutions, on allait récupérer des grands cartons qu’on scotchait les uns aux autres pour se faire de grandes surfaces qui nous permettaient de « slyder », faire des « coupoles », des « baguettes »… mais aussi d’amortir les chutes .

L’été, nous faisions des spectacles de rues dans l’intra-muros.

C’était une manière très efficace de se former au métier. J’ai beaucoup de respect pour les artistes de rue car il en faut du cran et du talent pour faire vibrer des âmes passantes le temps d’une performance !

Après l’obtention du bac, je suis parti vivre sur Rennes. J’ai commencé à rencontrer des danseurs qui avaient les mêmes ambitions que moi : atteindre les sommets et pourquoi pas devenir pros, vivre de notre passion encore plus qu’aujourd’hui nous semblait utopique mais nous étions piqués ! On s’entraînait à la maison de quartier de Villejean, dans la gare de Rennes, aux 3 soleils… Tout était bon à prendre : on avait les crocs !

En 2000, avec mon acolyte Bruce Chiefare, nous avons remporté la coupe de France : deux bretons qui montaient à la capitale pour affronter les meilleurs danseurs de l’hexagone et repartir avec le titre de champion de France ! Les dés étaient jetés !

A la fin de cette même année avec le Wanted Posse (@wantedposse), ma première famille artistique, nous avons gagné les championnats du monde. Je venais d’entamer une fac d’anglais cette année-là. Ma carrière a vraiment débuté à ce moment. Après notre victoire au Battle of the year nous étions devenus les premiers Français à « ramener la coupe à la maison »…la plupart du temps c’était les Américains ou les Japonais et une fois les Allemands.

Cette victoire nous a motivés à chorégraphier un spectacle d’1 heure avec lequel nous avons tourné dans le monde entier. Le nom de mon équipe et le mien commençaient à raisonner à l’international. En parallèle, nous gagnions pas mal de battles .

Toujours avec Bruce, nous avions remporté le « World BBoy Championship », un battle international équivalent à une coupe du monde. C’était à Londres dans le prestigieux Wembley Arena, les plus grosses équipes et têtes étaient présentes : au final c’est le Rennais et le Malouin (bibi) qui ont remporté la catégorie 2vs2.

Nous avions le vent en poupe !

En 2004, la marque Red Bull m’invite à participer à la première édition du Red Bull BC One, l’équivalent du championnat du monde en solo. C’était une révolution dans le milieu du breaking (breakdance) : l’implication d’une si grande marque dans notre scène a fait évoluer les choses. Les moyens techniques et l’organisation étaient dignes des plus grandes compétitions sportives. Nous étions mis en avant avec des présentations vidéo à côté du drapeau de nos pays respectifs. Il y avait des rails de caméras qui circulaient tout autour de scène pour ne manquer aucun mouvement des deux gladiateurs s’affrontant au milieu de cette arène composée d’un public assoiffé de sensations fortes !

Je n’ai pu hisser le drapeau français qu’à la troisième place du podium mais j’avais, sans même le savoir sur le moment, été celui qui avait le plus marqué les gens dans cette compétition. Un trailer regroupant certains de mes passages lors de cette compétition est sorti puis est devenu, avec plus de 30 millions de vues (en 2005), la première vidéo virale sur la toile en breakdance.

Après, il y a l’étape “Incroyable Talent” en 2007. Lorsque je remporte ce télé crochet, c’est une reconnaissance auprès du grand public que je gagne. Pas mal de personnes qui pouvaient dénigrer notre travail, notre passion, notre art commençaient enfin à me montrer un peu plus de respect. C’ est fou le pouvoir de la télé et des médias en général … Pour certains, si tu n’es  pas médiatisé tu n’existes pas !

Aujourd’hui, j’arrive à m’épanouir dans mon travail en voyageant assez régulièrement (plus de 80 pays visités) et en variant mes activités : j’ai ma compagnie (Junior Bosila Banya) avec laquelle je chorégraphie et produis des spectacles : « Buanattitude » 2009, « Extensions » 2012 co-chorégraphie avec Amala Dianor  (@cieamaladianor), « Addiction » 2018 avec Kalliopi Tarasidou (@kalli_Tarasidou).

Je suis souvent amené à voyager pour dispenser des stages de danse, juger des battles, faire des performances ou même donner des conférences.

Depuis maintenant 4 ans, je me forme en tant que comédien :  je joue dans la pièce de théâtre La Tendresse mise en scène par Julie Berès. D’ailleurs nous venons la saison prochaine à Dinan puis je l’espère fortement à Saint-Malo (@latendresse_officiel).

Depuis 2017, je suis athlète Red Bull, ce qui est selon moi une reconnaissance considérable pour un sportif de haut niveau car c’est devenu un label de qualité supérieur en termes d’athlètes. Une de leurs devises est de sponsoriser les sportifs les plus performants et iconiques de chaque discipline donc c’est avec honneur et gratitude que je porte ma casquette !

En 2022, j’ai également intégré Les @Illabilities : un groupe composé de danseurs venus des 4 coins du monde. Nous ne nous considérons pas handicapés mais capables autrement. Avec cette équipe nous faisons des compétitions en démontrant que même avec un handicap nous pouvons battre des personnes dites valides. Nous donnons des stages et conférences. Nous tournons aussi avec une pièce intitulée  No excuses No limits qui est tout simplement notre mantra.

Pour finir, j’ai monté depuis 2016 Projet Kongo : une association qui a pour but d’apporter un soutien financier et matériel aux structures et organisations congolaises qui œuvrent auprès des populations les plus vulnérables : les victimes de guerre, les foyers les plus défavorisés, les enfants de la rue… (@projetKongo #unissonsnous).

En conclusion, c’est un honneur, une fierté immense d’avoir été sélectionné comme porteur de la flamme paralympique dans ma ville de cœur : je vais inviter le maximum de personnes à venir me voir frimer comme jamais !


CÉCILE BRUNACCI, PORTEUSE DE LA FLAMME PARALYMPIQUE

“J’en ai rêvé, c’est trop beau”

cecile_brunacci ©Geoffroy Walhen

Cécile Brunacci sera l’une des porteuses de la flamme paralympique désignée par la ville de Saint Malo le 25 août prochain. A 33 ans, elle ne réalise toujours pas l’honneur qui lui est fait : “je ne me rends pas compte. C’est énorme, j’en ai rêvé, c’est trop beau. Oui, j’ai la chance de porter la flamme mais c’est grâce à un ensemble de choses, l’asso, l’ESAT*…”

“Et dans l’ensemble de choses, il y a Cécile. C’est la récompense de son travail” insiste Maëlenn Renard, éducatrice spécialisée à l’ESAT Les Ateliers Du Domaine à Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine et bénévole à l’association Sport Adapté Côte d’Emeraude. Les deux femmes se connaissent donc bien tant sur le plan professionnel que sportif, et cela, depuis “le 3 septembre 2018” date à laquelle Cécile a intégré l’ESAT de Châteauneuf. Peu après, elle rejoint l’asso de sport adapté où elle renoue avec le basket qu’elle a pratiqué à haut niveau au centre de formation du Mans puis à Nantes Rezé jusqu’à ses 15 ans. C’est l’âge auquel sa vie bascule, où elle est diagnostiquée “bipolaire borderline” avec des séjours au centre hospitalier Guillaume Régnier. Mais ce handicap psychique n’en fait pas moins d’elle une battante sur les terrains de basket où elle ne tarde pas à briller de nouveau. Repérée au championnat de France de Basket en sport adapté à Brives en juin 2019, elle intègre le pool France début 2020. Elle part en Australie participer aux Jeux Océaniques en novembre 2022 puis à Vichy aux Global Games en juin 2023, “ l’équivalent des jeux paralympiques. D’ailleurs, le basket en sport adapté devrait intégrer les jeux de Brisbane en 2032 “ espère Cécile.

Son prochain objectif est d’être sélectionnée aux championnats du monde en 2025. En attendant, entre 5 entraînements multisports hebdomadaires, les compétitions nationales à venir en mai et juin et son travail à temps plein au service espaces verts de l’ESAT, elle regarde les vidéos sur le site Paris 2024 pour s’imprégner de l’ambiance et être au top le 25 août sous le regard de sa famille. “J’aurai 200 mètres à faire en 5 minutes, pour sourire et profiter du moment ! “

 

*ESAT : Etablissement et service d’aide par le travail


Bernard Hinault : le sport et la vie comme un jeu !

Que dire du mythique quintuple vainqueur du Tour de France qui ne l’ai pas déjà été ? Sait-on qu’il a été surnommé « le Blaireau » pour sa rage de vaincre et sa propension à « attaquer ». Ss souvient-on qu’il a dominé le sport cycliste international entre 1978 et 1986, remportant le tour d’Italie et d’Espagne, le championnat du monde le 31 août 1980, 216 victoires au total toujours en associant son équipe à son grand bonheur.

Photo Bernard Hinault ©Saint-Malo Sports Loisirs

Sûrement moins nombreux sont ceux qui savent qu’au repos, son rythme cardiaque était à 34 battements par minute, au plus bas. Ne lui demandez pas de sortir un souvenir plutôt qu’un autre de son immense carrière ! Trop de victoires, trop de bonheur à son compteur ! Et aucune nostalgie sur cette tranche de vie exceptionnelle de 12 ans !

Bernard a toujours considéré son sport comme un jeu, non comme un métier. Et il a mené sa reconversion comme une nouvelle compétition. Tout en gérant sa ferme de Calorguen dans les Côtes-d’Armor qu’il gardera jusqu’en 2006, il fut pendant 5 ans « directeur commercial » chez Look, la marque iconique de fixation de ski diversifiée dans le vélo haut de gamme sous l’impulsion de son repreneur, un autre Bernard (Tapie). « C’était un personnage fantastique. Après une opération à un genou après laquelle j’avais 50 % de chances de pouvoir redevenir compétitif, il m’a donné ma chance en me lançant le défi d’adapter le concept de fixation de ski au cyclisme. Après avoir réussi à relever le défi, il m’a alors proposé un contrat de coureur », se souvient-il avec émotion. L’année suivante Bernard Hinault s’imposera à nouveau sur le Tour de France sous les couleurs de « la Vie Claire », l’équipe de l’autre Bernard. Après avoir rejoint ASO, l’organisateur du tour de France pour lequel il travaillait 140 jours par an, Bernard s’est retiré en 2016 du monde de la course cycliste à l’âge de 6

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